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21 janvier (aprem) : En route pour Grenade, notre prochaine étape. Comptez environ 2h20 de route de Cordoue. 
A noter qu'il y a interdiction pour les voitures de circuler dans le centre-ville entre 7h et 22h. Si vous souhaitez déposer à l'hôtel vos bagages avec votre voiture, prévenez la réception.

Nous avons donc déposé les valises à notre hôtel : le Sacromonte, hôtel très simple, pas très cher, bien placé, avec un staff très accueillant. 

Après s'être un peu reposés, direction la Cathédrale de l'incarnation.

Imaginez-vous remonter dans le temps, au début du XVIe siècle, lorsque les fondations de la cathédrale ont été posées sur les ruines de l'ancienne grande mosquée de Grenade. Ce projet monumental, qui a duré plusieurs siècles, a été mené par divers architectes, donnant naissance à une structure qui incarne un mélange unique de styles architecturaux.

L'intérieur de la cathédrale est majestueux, tout en hauteur, tout en blanc, avec des reliefs, des orgues et un chœur dorés.
Le sol est en marbre avec des carreaux blancs et noirs. 

C'est l'une des plus grande cathédrale d'Europe et une des premières église Renaissance d'Espagne. 

A ne pas louer :

- les orgues : deux magnifiques orgues dorés qui se font face, de Leonardo Fernandez Avila, datés du XVIIIe siècle (1744 et 1749).
-
la Chapelle Notre Dame des Douleurs : datant de 1741, en marbre polychrome.
Au-dessus de la Vierge (en marbre blanc) : un cœur en relief avec les poignards des 7 douleurs (douleurs que la Vierge a endurées). 
Autour d'elle, on trouve des statues d'évêques ou de saints.
-
La Coupole de la Chapelle Principale : le dôme est une pluie d'étoiles d'or sur fond bleu
Série de vitraux à but catéchétique racontant la vie de Jésus.
-
Retable Triomphe de Saint-Jacques : réalisé vers 1707 par Francisco Hurtado Izquierdo.
Magnifique retable doré avec des motifs floraux.
Ce retable est dédié au Saint Patron de l'Espagne : Saint Jacques (Jacques fils de Zébédée, Jacques le Majeur), frère de l'apôtre Jean. Il est ici représenté en chevalier de l'époque, il évoque le triomphe de la foi, surmonté par deux fois de la Vierge Marie. 
-
Retable Jésus Nazaréen : encore un magnifique retable doré réalisé vers 1722.
Dix toiles ont été disposées ensemble, sur des thèmes variés. On trouve la rencontre de Jésus avec sa mère sur le chemin du Calvaire, le martyre de Saint Barthélémy (à D de la rencontre), Sainte Marie-Madeleine pénitente dans le désert (en rouge, à G de la rencontre), Saint Augustin (plume dans la main droite), Saint Jérôme pénitent, Saint Pierre repentant (tout en bas), l'Apparition de l'Enfant Jésus à Saint Antoine de Padoue (tout en haut), etc. 
-
Retable Vierge de l'Ancienne : achevé en 1718. La Vierge tient l'enfant Jésus qui tient lui même une grenade dans sa main gauche. La grenade était considérée comme un symbole et une promesse de victoire

Un des orgues de la Cathédrale

Un des orgues de la Cathédrale

Détail de la Chapelle Notre Dame des Douleurs

Détail de la Chapelle Notre Dame des Douleurs

Coupole de la Chapelle Principale

Coupole de la Chapelle Principale

Détail du Retable Triomphe de Saint Jacques

Détail du Retable Triomphe de Saint Jacques

Détail du Retable Jésus Nazaréen

Détail du Retable Jésus Nazaréen

La nef centrale

La nef centrale

Pour finir ce premier petit aperçu de Grenade, nous nous dirigeons vers la Chapelle Royale.

Construite au début du 16ème siècle sur ordre des Rois Catholiques, Ferdinand II d'Aragon et Isabelle I de Castille, cette chapelle accolée à la Cathédrale devait être le lieu de repos éternel de ces monarques illustres.

Les cénotaphes (car les corps ne sont pas dedans), sculptés dans du marbre blanc, sont de véritables œuvres d'art. Sur celui de la reine Isabelle, on peut observer des motifs délicats représentant des scènes bibliques, témoignant de sa piété et de son engagement envers la foi catholique. Quant au cénotaphe du roi Ferdinand, il est orné de symboles représentant la puissance et la grandeur de la monarchie.
Les cénotaphes sont orientés vers le retable principal. 

On trouve la couronne, le sceptre et le missel de la reine ainsi que l'épée du roi. 

Dans la crypte on trouve de simples boites mortuaires : au centre Isabelle I et Ferdinand II. Sur les côtés : les sarcophages en plomb du couple Philippe I de Castille et Jeanne I de Castille. On y trouve également le sarcophage de l'infant Miguel de la Paz du Portugal, petit-fils des Rois catholiques. 

Cénotaphes d'Isabelle I de Castille et de Ferdinand II de Castille

Cénotaphes d'Isabelle I de Castille et de Ferdinand II de Castille

Sarcophages du roi et de la reine, de Philippe I de Castille et Jeanne I de Castille mais aussi de l'infant Miguel de la Paz du Portugal

Sarcophages du roi et de la reine, de Philippe I de Castille et Jeanne I de Castille mais aussi de l'infant Miguel de la Paz du Portugal

Après un petit temps de repos à l'hôtel, direction le quartier de l'Albaicín, le quartier arabe de Grenade. Au XIIIe siècle, c'était un quartier très riche contenant des palais et des villas.

Ce quartier est composé d'une multitude de ruelles plus ou moins étroites et plus ou moins pentues ! Dépaysement assuré dans des rues telles que la C. Calderería Nueva. 

Petit stop au restaurant Tajin Dar pour manger de superbes couscous et tajines.
Un conseil, prenez en un pour deux, les portions sont énormes. 

On finit la journée avec un peu de sport (dur dur après avoir ingéré un méga couscous) pour monter au Mirador de San Nicolas
De là-haut vous aurez une superbe vue sur l'Alhambra et la Sierra Nevada. 

A faire idéalement au coucher du soleil !

Couscous chez Tajin Dar

Couscous chez Tajin Dar

L'Alhambra vue du Mirador San Nicolas

L'Alhambra vue du Mirador San Nicolas

22 janvier : Aujourd'hui direction l'Alhambra avec un guide.

Construit au XIIIe siècle par les Maures, l'Alhambra était à l'origine une forteresse militaire avant de devenir le joyau de l'art islamique en Espagne.
Son nom, dérivé de l'arabe "Al-Qalat al-Hamra" signifiant "la Forteresse Rouge", évoque la beauté de ses murs de grès rougeoyants au coucher du soleil.
L'Alhambra est bien plus qu'un simple palais, c'est un symbole de l'âge d'or de l'Espagne musulmane, où l'art, la science et la culture florissaient.

Petit historique :
Au XIIIe siècle, la présence musulmane en Espagne recule après la Reconquista chrétienne, l'empire Almohade s'effrite. 
Grenade est donc le dernier bastion du pouvoir islamique ; elle est dirigée par la dynastie des Nasrides (fondée en 1232 par Muhammad Ier). 
C'est à partir du XVe siècle que la dynastie commence à souffrir d'instabilité et perd peu à peu ses territoires. 
Finalement, le 2 janvier 1492 le sultan Boabdil rend officiellement la ville aux Rois Catholiques.

Après des années d'abandon, c'est au XIXe siècle que l'Alhambra redevient un point d'intérêt pour de nombreux artistes romantiques. On notera notamment les visites de Washington Irving et de David Roberts.

Architecture : 
L'Alhambra est un chef-d'œuvre architectural, avec ses palais somptueux, ses cours élégantes et ses jardins luxuriants. Le Palais Nasride est le cœur battant de l'Alhambra, avec ses salles richement décorées, ses plafonds en stuc finement ciselés et ses fontaines rafraîchissantes.
Les jardins de Généralife, quant à eux, offrent une oasis de verdure et de tranquillité, avec leurs parterres de fleurs colorées, leurs fontaines murmurantes et leurs vues imprenables sur Grenade.

L'Alhambra a subi diverses évolutions au gré de ses dirigeants. Aujourd'hui, cette forteresse s'étend sur 10,6 hectares.

Points importants de la visite :

- Le Généralife, mot peut être dérivé de l'arabe "Jannat al Arif", le jardin de l'architecte ou dans certaines traductions, le Paradis de l'architecte.
Cette résidence d'été, construite vers la moitié du XIIIe siècle sur la Colline du Soleil, servait également à l'exploitation agricole et à l'élevage.
Elle est d'ailleurs construite avec un système de distribution d'eau très ingénieux. 

 

Voici quelques spots à découvrir au Généralife :

** Les Nouveaux jardins (datés du XXe siècle) : bordés de cyprès, de petites fontaines d'où l'eau s'écoule paisiblement, de parterres dessinés en galets, etc.

** La Cour du Canal (ou Patio de la Acequia) : c'est un endroit particulièrement important puisque c'est dans ce canal que transitent les eaux entre le Palais et l'Alhambra. 

** Mirador et galerie occidentale : mirador à l'entrée de la galerie avec une belle vue sur Grenade et des murs sculptés.
En plus d'offrir une superbe vue, la galerie a gardé quelques unes des ses peintures.
On peut notamment y trouver les emblèmes du roi et de la reine : Faisceau de flèches (environ 9) attaché par un joug. Cela pourrait symboliser les royaumes espagnoles liés à la Reine Isabelle I de Castille.
On dit aussi que le Y du mot joug : YUGO pourrait représenter Isabelle (YSABELLE) et le F du mot flèche : FLECHAS, le F de FERDINAND..
La devise TATO MOTA (du pareil au même), motto du roi Ferdinand II, pourrait signifier l'égalité entre le Roi et la Reine. 

** Pavillon nord : salon royal et mirador d'Ismail :
Le salon royal est magnifique, avec des murs décorés en stuc et un plafond marqueté. 
Le mirador d'Ismail offre une belle vue sur l'Albaicin. Cette tour a été construite au début du XIVe siècle par le sultan Ismail Ier.

** Cour de la Sultane (ou Cour du Cyprès de la Sultane) : après avoir traversé la galerie Renaissance, on arrive directement dans cette cour. Il est possible qu'elle abritait à l'origine les bains du palais. 
La légende raconte que la Sultane et épouse de Boabdil, rencontrait souvent un chevalier, nommé Aben-Hamet et membre des Abencérages, sous le grand cyprès. Le sultan les ayant surpris, il fit venir tous les membres du clan à l'Alhambra et les massacra après leur avoir tendu un piège.

** L'Escalier d'eau : après avoir monté les marches de la Cour de la sultane, dirigez-vous vers l'Escalier d'eau et les hauts jardins du palais.
Cet escalier, construit au XIVe siècle, relie le Palais du Généralife à une petite chapelle. La montée étant abrupte, l'eau qui coulait de chaque côté dans des canaux permettait de rafraichir l'atmosphère, de même que les trois paliers contenant chacun une petite fontaine. 

Jardin Généralife

Jardin Généralife

La Cour du Canal

La Cour du Canal

Mirador près du Pavillon sud

Mirador près du Pavillon sud

Galerie occidentale - Faisceau de flèches

Galerie occidentale - Faisceau de flèches

Vue globale de la Cour de la Sultane

Vue globale de la Cour de la Sultane

Escalier d'eau

Escalier d'eau

Grand angle sur le Généralife

Grand angle sur le Généralife

- Les Palais nasrides.

Voici quelques spots à découvrir aux Palais Nasrides :

** La Médina (madīnat en arabe) est le quartier populaire de l'Alhambra. On y trouvait des maisons qui abritaient le personnel de la cour, des ateliers et des commerces mais aussi une partie plus résidentielle pour les personnes de plus haut rang et enfin une partie avec des bâtiments civils et religieux (il y avait une Mosquée à la place de l'actuelle Eglise Sainte-Marie).
De nos jours, il ne reste que quelques ruines.

** Au fond de la Médina, on trouve
la Porte des Sept Sols et sa tour qui permettait d'accéder à partie haute de la Médina.
Il est dit que les Maures la nommèrent Bib Al Gudun ou Porte des Puits du fait de geôles situées en face, dans lesquelles les prisonniers étaient enfermés.
On raconte également que c'est par cette porte que le dernier Sultan sortit afin de rendre définitivement les clefs de l'Alhambra aux Chrétiens. 
Alors pourquoi "Sept sols" ? Et bien tout simplement car il est dit que la Tour possède en fait 7 étages souterrains... En vrai, pour l'instant, on en a trouvé que 2. 


** Les ruines du Palais des Abencérages : ruines d'un ancien palais nasride et d'un hammam. Le nom Abencérages vient en fait du nom d'une ancienne famille nasride : les Banu Sarraj / Benserradj. 

**
Le Couvent de Saint François : il a été construit après la Reconquista en 1495 (premier couvent de Grenade), sur les ruines d'un ancien palais nasride.
La reine Isabelle de Castille souhaitait dans ses dernières volontés être enterrée dans ce modeste couvent. Ferdinand fut également enterré ici en attendant la fin de la construction de la Chapelle Royale. 
La chambre appelée Mirador est magnifique et a une vue sur le Généralife. Le dôme est sculpté en muqarnas (style d'architecture maure en 3D).


** Eglise Sainte Marie de l'Alhambra : la construction de cette église a été finalisée en 1618 et remplaça la Grande Mosquée de l'Alhambra qui avait été construite au XIVe siècle.

Ruines de la Médina

Ruines de la Médina

Couvent de Saint François

Couvent de Saint François

Chambre du Mirador, où a été d'abord enterrée la Reine Isabelle I de Castille

Chambre du Mirador, où a été d'abord enterrée la Reine Isabelle I de Castille

Eglise Sainte Marie de l'Alhambra

Eglise Sainte Marie de l'Alhambra

** Palais de Charles Quint (ou Charles V) : Charles Quint ou Charles de Habsbourg épousa Isabelle de Portugal à Séville.
Il arriva à Grenade pour sa lune de miel en 1526
Comprenant l'importance politique de l'Alhambra, il installa sa résidence ici et la nomma : Casa Real Nueva (Nouvelle Maison Royale).
Cependant, du fait de la mort de l'architecte et des conflits politiques, le palais ne fut achevé qu'au XXe siècle ; il ne put donc jamais y habiter
Ce palais grandiose est construit sur les modèles des palais dits classiques, les décorations venant souligner les vertus du roi.

Ainsi, la façade principale en marbre gris et blanc est bourrée de petits détails :
anneau en bronze à tête d'aigle ;
colonnes doriques à volutes ; 
sur le fronton de la porte : la déesse Victoire ;
deux petites portes avec sur leur fronton des enfants avec des grappes de fruits ;
des médaillons représentant des épisodes historiques ou des épisodes mythologiques tels que Hercule et le Taureau (médaillon en haut à droite) ;
des bas-reliefs représentant également des épisodes historiques tels que la bataille de Müehlberg ou ou autres symboles ;
tout en haut le blason de Philippe II.

L'intérieur reflète également le style classique et est construit en forme d'arène. 

Façade occidentale du Palais Charles Quint

Façade occidentale du Palais Charles Quint

Bas relief de la façade occidentale

Bas relief de la façade occidentale

Intérieur du palais Charles Quint

Intérieur du palais Charles Quint

** Le Mexuar : (à côté du Palais de Charles Quint) est un des endroits les plus anciens des Palais nasrides et un de ceux ayant subi le plus de transformations (d'où son mélange de styles).
Mexuar vient de l'arabe "Maswar" ou méchouar : enceinte dans laquelle le sultan réunissait le conseil des vizirs ou ministres afin de traiter les tâches législatives et rendre la justice en audience publique. 

La pièce centrale du Mexuar a probablement été construite avec un ensemble plus grand par le sultan Ismail I mais au XVIe siècle, elle a été transformée en chapelle.

Au-dessus des azulejos, une phrase en plâtre a été inscrite : « Le Royaume est de Dieu. La force vient de Dieu. La gloire est de Dieu ».
Les plafonds en bois et bois polychromé sont très beaux, de même que les détails en stuc et en plâtre, les soubassements en azulejos, les chapiteaux des colonnes, les armoiries de Charles Quint cachées dans certains azulejos (aigle bicéphale pour le Saint-Empire romain germanique), etc.

** L'Oratoire du Mexuar a une belle vue sur le quartier de l'Albaicin, c'était un espace prévu pour la prière.

** La Chambre dorée : petite pièce qui donne sur une cour et qui sépare le Mexuar et le Comares. Son nom vient du fait que son plafond en bois est recouvert de feuilles d'or.
Il est possible que cette pièce ait servi de salle d'attente sous le règne de Mohammed V. 

Mexuar, devise des Rois Chrétiens

Mexuar, devise des Rois Chrétiens

Mexuar, soubassements en azulejos, avec aigle bicéphale

Mexuar, soubassements en azulejos, avec aigle bicéphale

Mexuar, bout de la charpente polychromée

Mexuar, bout de la charpente polychromée

Chambre dorée, plafond et décoration murale

Chambre dorée, plafond et décoration murale

Chambre dorée, plafond en feuilles d'or

Chambre dorée, plafond en feuilles d'or

** Le Palais de Comares : la façade de Comares a été construite en 1370 par Mohammed V. Elle servait de séparation entre les endroits publics et privés.
On retrouve de nombreux textes du Coran mentionnant la souveraineté divine ainsi que des vers du poète Ibn Zamrak.
On y observe également le blason nasride (en hauteur) et des azulejos carrés (sur les soubassements).
La façade est surmontée d'un bel auvent en bois sous lequel le sultan trônait et écoutait ses sujets.
Il y a deux portes identiques sur cette façade afin de sécuriser l'entrée : celle de gauche mène à la cour des Myrte, en passant par une chicane ; celle de droite mène à une zone de service.

** La Cour des Myrtes : si on passe par la bonne porte, on arrive dans la cour. Faisant 36m de long, elle doit son nom aux parterres de myrtes disposés de chaque côté du bassin. 
Cette cour relie le pavillon sud au pavillon nord surmonté de la
Tour de Comares
Le pavillon nord contient pas mal de petites merveilles à l'extérieur et dans la
Salle de la Barka.
Admirez le magnifique arbre de vie en stuc et ses versets calligraphiés sur les murs. 

** La Salle de la Barka : son nom vient surement du mot arabe "baraka" qui signifie bénédiction et qui est inscrit partout sur les murs.
Très beau plafond de bois à caissons, imitant la voûte céleste avec ses étoiles en marqueterie ; chapiteaux et voûtes formés de muqarnas (c'est à dire éléments en forme de nids d'abeille permettant d'équilibrer les poids).

** La Salle des Ambassadeurs : elle est située dans la Tour de Comares, bastion carré de 45 m de haut. La salle elle même fait 18m de haut et est très impressionnante. Cette salle est une des plus importantes du palais puisque c'est ici que le sultan trônait, réglait les affaires et accueillait les ambassadeurs étrangers. 

Les murs de stuc sont sculptés avec de nombreuses calligraphies et motifs végétaux ; la devise du royaume nasride était : " Dieu seul est triomphant". On trouve aussi en écriture coufique la phrase : "Mon Dieu ! Que les éloges vous soient toujours adressés" ou le mot calligraphié "Bénédiction".

Le magnifique plafond en bois est formé d'étoiles en bois de toutes tailles, les plus grosses mesurant 2,5m de diamètre !
Les ébénistes de l'époque utilisèrent pas moins de 8000 pièces en bois de cèdre pour composer ce plafond.
Symboliquement, ce plafond représente les 7 cieux du paradis qu'il faut traverser dans le Coran pour arriver à Dieu. Ici, Dieu est symbolisé par la petite coupole à muqarnas au milieu. 

Les niches au fond de la salle, constituées de fenêtres à jalousie, de décorations en stuc et d'azulejos abritaient les gouverneurs nasrides qui siégeaient. 

Façade du Palais de Comares

Façade du Palais de Comares

Détail de la façade de Comares, blason nasride et motifs végétaux

Détail de la façade de Comares, blason nasride et motifs végétaux

Salle de la Barka, pavillon nord - Plafond à caissons magnifique

Salle de la Barka, pavillon nord - Plafond à caissons magnifique

Salle des Ambassadeurs - Très beau plafond en marqueterie représentant les 7 cieux du paradis dans le Coran

Salle des Ambassadeurs - Très beau plafond en marqueterie représentant les 7 cieux du paradis dans le Coran

Cartouche dans lequel on trouve une inscription de style coufique : "Mon Dieu ! Que les éloges vous soient toujours adressés"

Cartouche dans lequel on trouve une inscription de style coufique : "Mon Dieu ! Que les éloges vous soient toujours adressés"

Ecriture coufique : "Bénédiction"

Ecriture coufique : "Bénédiction"

Niche où trônait le gouvernement, avec des fenêtres à jalousie

Niche où trônait le gouvernement, avec des fenêtres à jalousie

Pavillon nord et Tour de Comares

Pavillon nord et Tour de Comares

** Le Palais des Lions : Mohammed V prit le pouvoir en 1354 après que son père, Yusuf I, ait été assassiné en pleine prière. Grâce à ces bonnes relations avec Pierre Ier de Castille (pacte de vassalité), il arriva à maintenir la politique pacifiste commencée par son père.
Afin de montrer son pouvoir à tous, il rénova le Mexuar, le Comares et fit construire le Palais des Lions, qui doit son nom à sa fontaine. 

** La salle des Muqarnas: cette salle située à l'ancienne entrée du Palais des Lions est très simple. Elle tient son nom de la technique d'architecture utilisée : les muqarnas (éléments décoratifs et architecturaux propres à cette culture, en forme de nids d'abeilles, de prismes ou de stalactites).
Levez la tête pour admirer les restes de la voûte originelle ! On y voit le Y pour Isabelle et le F pour Ferdinand.

** La Cour des Lions : cette cour fait penser à un cloître avec sa forme rectangulaire, ses colonnes (péristyle) et ses galeries. Elle ferait 630m2 tout compris !
Quatre salles sont situées autour : salle des Muqarnas, salle des Rois, salle des Deux Sœurs et salle des Abencérages. 

Le clou du spectacle est bien sûr la Fontaine des Lions. Techniquement, elle contient un circuit hydraulique très perfectionné qui relie toutes les petites fontaines de la cour ; symboliquement, les 12 lions de marbre blanc (de 250 à 300 kg) gardent jalousement l'eau, bien précieux, symbole de la vie. Sur la vasque qu'ils soutiennent (2,1 tonnes quand même!), des vers du poète Ibn Zamrak faisant l'éloge de l'émir et décrivant le système hydraulique. 
Il y a eu beaucoup de spéculations sur le nombre de lions : 12 pour les heures ? 12 pour les tribus d'Israël ? 12 pour les mois de l'année ? 12 pour le zodiaque ? Ou juste pour symboliser le pouvoir du sultan ? 

** La Salle des Abencérages : c'est dans cette salle qu'au XVe siècle, le sultan fit venir les chevaliers de la tribu des Abencérages pour tous les égorger.. Même dans la fontaine, il coulait du sang et non plus de l'eau…
Cette salle avait, semble t-il, un usage résidentiel.

On y trouve une petite fontaine en marbre ainsi qu'un plafond majestueux : coupole à muqarnas, en forme d'étoile à 8 branches.

** La Salle des Rois : cette salle aurait été un lieu de célébrations
Sa particularité sont les peintures situées dans les alcôves, inspirées de l'art gothique et décrivant des scènes de cour.
La première peinture de la coupole centrale représente des personnages élégants en train de discuter, caractérisés par des coiffes nasrides, des barbes parfois teintées au henné et des épées d'apparat soulignant le statut des personnages. 
La peinture de la coupole méridionale représente des scènes médiévales : une partie d'échecs entre un chevalier chrétien et une dame, un homme qui aide une femme, une dame qui observe du haut de sa tour un combat de chevalier. 

** La Salle des Deux Sœurs : très belle salle qui doit son nom aux deux grandes dalles de marbre au sol. Cette pièce avait peut-être une fonction résidentielle ou une fonction de conseil royal. 
La coupole de muqarnas en plâtre est très belle avec ses motifs floraux et ses étoiles.

** Le mirador de Lindaraja : petit mirador avec vue sur les jardins de Grenade. Cette pièce aurait été le lieu de détente de la favorite du sultan. Le nom de Lindaraja provient des mots arabes "Ayn dar Aixa" : les yeux de la maison d'Aixa. Mais il est possible que ça ait été également la salle du trône.
Les murs sont toujours très décorés : étoile bleue à huit branches contenant des versets du Coran, décoration de verre au plafond, chapiteaux décorés de coquillages et de plantes

** La cour de Lindaraja

** Le Palais du Portique : ancienne résidence royale.

La Cour des Lions

La Cour des Lions

La fameuse fontaine aux 12 lions

La fameuse fontaine aux 12 lions

Couloir et kiosque de la Cour des Lions

Couloir et kiosque de la Cour des Lions

Salle des Abencérages, plafond à muqarnas

Salle des Abencérages, plafond à muqarnas

Salle des Rois, peinture de la coupole centrale

Salle des Rois, peinture de la coupole centrale

Salle des Rois, peinture de la coupole méridionale

Salle des Rois, peinture de la coupole méridionale

Salle des deux sœurs, très beau plafond en muqarnas

Salle des deux sœurs, très beau plafond en muqarnas

Enfilade d'arcs

Enfilade d'arcs

Plafond de verre du mirador de Lindaraja

Plafond de verre du mirador de Lindaraja

Palais du Portique

Palais du Portique

** La Porte du Vin : cette porte très ancienne, datant probablement du règne de Muhammad III (il y a 700 ans), séparait la Medina et les Palais de l'Alcazaba. 
Deux origines existent pour le nom de cette porte : après la Reconquista, les Chrétiens 
auraient fait une erreur de traduction, en confondant les termes Bib al Hamra (Porte Rouge) et Bib al Jamra (Porte du Vin). Il est en effet probable que les Maures n'aient pas eu l'idée d'associer le mot vin (péché) à une porte protégeant la ville. 
Une autre origine mentionne le fait que les marchands de Grenade venaient vendre du vin ici, aux habitants de l'Alhambra, afin qu'ils ne payent pas d'impôts.

En tout cas, cette porte inspira particulièrement Claude Debussy qui composa une pièce pour piano du nom de "La Puerta del Vino". 

La Porte du Vin

La Porte du Vin

- L'Alcazaba : la forteresse de l'Alhambra, le centre de surveillance : trois murailles et des tours placées à des endroits stratégiques avec de superbes vues sur les environs (on en compte plus de 10 dans tout l'Alhambra). On entendra parler de cette forteresse la première fois dans une texte de 860. 

Voici quelques spots à découvrir à l'Alcazaba :

** Ruines du quartier militaire : on y trouve des enceintes de toutes tailles et mêmes des bains.

** La Tour de Guet : la plus grande tour de la forteresse : elle fait environ 27 m de hauteur et est surmontée d'un clocher de l'époque chrétienne. A l'époque, la Tour abritait les sonneurs de cloche. 
Lors de la prise de Grenade, le 2 janvier 1492, le drapeau de Saint jacques fut hissé sur le haut de la Tour en signe de victoire.
Cet événement donna lieu à une légende, si vous sonnez la cloche le 2 janvier, vous serez marié(e) avant la fin de l'année (malheureusement c'est interdit de sonner la cloche). 

** La Tour des Armes.

** Les Jardins des Chemins de Ronde : ils se situent à l'entrée de l'Alcazaba. 

Alcazaba, ruines du quartier militaire

Alcazaba, ruines du quartier militaire

On voit bien les trois murailles de l'Alcazaba

On voit bien les trois murailles de l'Alcazaba

Après cette superbe visite de 4 heures, et parce que nous sommes inépuisables :), nous partons découvrir la Basilique de San Juan de Dios ou Eglise Saint Jean de Dieu.

L'histoire de la Basilique San Juan de Dios remonte au XVIIIe siècle, lorsque le prieur Fray Alonso de Jesus Ortega demanda l'édification d'une basilique à côté de l'hôpital San de Dios, pour accueillir les restes du fondateur de l'Ordre Hospitalier de Saint Jean-de-dieu : Saint-Jean-de-Dieu.
Sa construction commença en 1737 et s'acheva en 1759 ; elle ouvrit ses portes le 27 octobre 1759.

Dès que l'on pénètre à l'intérieur de la basilique, on est immédiatement frappé par la profusion de détails, la richesse des décorations et l'or utilisé à profusion ; le style est bien évidemment baroque !

La Chapelle majeure possède également une grande valeur historique et religieuse. Elle abrite les restes de saint Jean de Dieu, le saint patron des malades, des infirmiers et des hôpitaux.

Le grand retable doré derrière l'autel est magnifique avec une vierge qui trône au centre.

La visite commence par la sacristie, il faut bien faire le tour de toute la basilique car elle est sur plusieurs étages.

Basilique Saint Jean de Dieu, Galerie en haut du presbytère

Basilique Saint Jean de Dieu, Galerie en haut du presbytère

Vue de la Basilique depuis le Grand Retable

Vue de la Basilique depuis le Grand Retable

Voûtes et coupole

Voûtes et coupole

Le Retable principal

Le Retable principal

Détail du Retable principal - Marie

Détail du Retable principal - Marie

Vitrail

Vitrail

Chapelle Saint Michel

Chapelle Saint Michel

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